viernes, 8 de febrero de 2008

RV: [ResearchSexWorkMig] Revue Plein Droit (décembre 2007) « Femmes, étrangers : des causes concurrentes ?"

-----Mensaje original-----
De: Research-SexWorkMigr@googlegroups.com [mailto:Research-SexWorkMigr@googlegroups.com] En nombre de Malika Amaouche
Enviado el: viernes, 08 de febrero de 2008 18:26
Para: MailGroupeSexWorkMigr
Asunto: [ResearchSexWorkMig] Revue Plein Droit (décembre 2007) « Femmes, étrangers : des causes concurrentes ?"


*Revue /Plein Droit/ (décembre 2007) « Femmes, étrangers : des
causes concurrentes ?*

*Extraits: *

*- Sylvie Tissot, "Bilan d'un féminisme d'Etat*

*- Mirjana Morokvasic et Christine Catarino ,"Une (in)visibilité multiforme"*

*- Lucie Brocard, Haoua Lamine, Morgane Gueguen, "Droit d'asile ou
victimisation?"*

*- Emmanuel Blanchard, "Etrangers, de quel genre?"*

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Bilan d'un féminisme d'État

*Sylvie Tissot*
Membre du Collectif École pour tous-tes contre les lois d'exclusion et du Collectif des Féministes pour l'Égalité


*Après la période du backlash antiféministe, la cause des femmes, désormais revendiquée de l'extrême gauche jusqu'au palais de l'Élysée, est enfin devenue légitime dans la France des années 2000. Non sans ambiguïtés. L'hypocrisie des grandes déclarations, en particulier masculines, en faveur des femmes et l'instrumentalisation de la question féministe ont déjà été critiquées. Il convient aujourd'hui d'en faire le bilan.

*
À la différence de questions apparues peu avant dans l'espace public, comme le harcèlement sexuel ou la prostitution, la grande visibilité acquise par la violence faite aux femmes à partir des années 2002-2003 a comme particularité une forte intrication avec les questions raciales.
Le débat s'est en effet focalisé, après la médiatisation de plusieurs faits divers en banlieue puis à l'occasion de l'affaire du voile, sur certaines populations et certains territoires : « arabes », « jeunes », « banlieues », et autres « mondes musulmans »… Le recadrage a été aussi abrupt que les catégories utilisées étaient floues, avec comme résultat l'idée, désormais consensuelle, que les femmes du monde musulman, plus que les autres, sont opprimées et aliénées, et que leurs congénères masculins, plus qu'ailleurs, sont violents et sexistes. Les cibles de toute action en faveur des femmes ont ainsi été clairement et étroitement circonscrites.

Ce discours « féministe » envahit les médias au moment du lancement, par le gouvernement Raffarin, de la polémique sur le voile à l'automne 2003 puis du vote, par les députés de droite et socialistes, de la loi du 15 mars 2004 prohibant les signes religieux à l'école. Ce féminisme « d'en haut » n'a pu passer, au moins un temps, comme l'émanation des intéressées elles-mêmes qu'avec la caution d'organisations comme /Ni Putes Ni Soumises/, dont l'ancrage dans la sphère étatique plutôt que dans la société civile est apparu au grand jour après la nomination, en 2007, de Fadela Amara comme secrétaire d'État à la Ville. Sans surprise, ce féminisme d'État a peu contribué à réduire les inégalités entre hommes et femmes. Au contraire. Il a eu comme premier effet de rendre invisibles la domination masculine et l'oppression de genre qui sévissent « ailleurs », c'est-à-dire dans le « monde occidental » ou chez les « Blancs ».

Ainsi, dans le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy qui, lors de sa campagne en 2007, dénonçait « /ceux qui veulent soumettre leur femme, ceux qui veulent pratiquer la polygamie, l'excision ou le mariage forcé, ceux qui veulent imposer à leurs soeurs la loi des grands frères, ceux qui ne veulent pas que leur femme s'habille comme elle le souhaite/ », la question de l'égalité entre hommes et femmes était totalement absente. Plus clairement encore, l'essayiste Elisabeth Badinter retraçait les frontières entre le monde libéré et le monde aliéné en affirmant que le combat féministe « /s'adresse aux jeunes femmes de la première génération de nouveaux arrivants, ou encore aux jeunes filles d'origine maghrébine/ », et que « /franchement, depuis longtemps, dans la société française de souche, que ce soit le judaïsme, ou le catholicisme, on ne peut pas dire qu'il y ait une oppression des femmes/ ».

Mais il n'y a pas seulement occultation. La manière dont a été posée la question féministe a produit des effets considérables, d'abord en fournissant le langage d'un nouveau racisme.

(...)

*> La suite de l'article est à l'adresse*
http://www.gisti.org/spip.php?article1072

<http://www.gisti.org/spip.php?article60>

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Une (in)visibilité multiforme

*Mirjana Morokvasic et Christine Catarino* Directrice de recherche au CNRS, ISP (Institut des Sciences sociales du Politique), Université Paris X-Nanterre ; Chercheure associée à l'ISP, Université Paris X-Nanterre

*La visibilité des femmes immigrées n'est pas corrélée à leur présence :
bien qu'elles aient toujours pris part aux migrations européennes, il a fallu longtemps pour les voir et plus longtemps encore pour commencer à les reconnaître comme des protagonistes à part entière des migrations.
Aujourd'hui encore, l'invisibilité ou l'invisibilisation construit l'absence là où la présence est pourtant avérée. On peut s'interroger sur la place du droit et plus généralement des politiques publiques dans ces phénomènes.
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Les femmes représentent environ la moitié des migrants récemment arrivés dans les États membres de l'Union européenne, elles sont même majoritaires dans certains pays et courants migratoires [1 <http://www.gisti.org/spip.php?article1074#nb1>]. La migration de femmes seules se développe, y compris dans des flux migratoires traditionnellement dominés par les hommes ; de plus en plus souvent primo-migrantes, elles peuvent être les pourvoyeurs économiques de leurs familles restées au pays. En effet, le vieillissement de la population, l'augmentation des niveaux de vie et des taux d'activité féminins, les carences des politiques publiques dans la prise en charge des enfants et des personnes âgées ont créé une porte d'entrée pour les femmes immigrées sur le marché du travail des pays de l'UE. Être femme devient même un atout. La nécessité de développer les activités de services à la personne et/ou de combler les déficits de main-d'oeuvre dans ces secteurs a été placée à l'ordre du jour quasiment partout : politiques d'incitation fiscale et sociale en France et en Allemagne, régularisations massives dans les pays de l'Europe du Sud et intégration de l'emploi domestique dans les quotas de travailleurs immigrés comme en Espagne, en Italie et, même, au Portugal, traitement préférentiel des employées domestiques auxquelles on attribue des titres de séjour plus longs comme en Italie.

Malgré tout, la figure emblématique de /l'immigré utile/ prévalant dans les discours des pays de l'UE demeure /l'homme/, de préférence hautement qualifié et spécialisé dans les technologies de l'information. Dans ce modèle éculé de l'homme pourvoyeur de ressources, la femme est reléguée au statut de dépendante économique, son immigration est « subie », et son impact économique invisible.

Certes, des modes d'invisibilisation sont à l'oeuvre dans les secteurs vers lesquels se dirigent les femmes immigrées. Les appellations de ces emplois renvoient à l'aide ou à l'assistance [2 <http://www.gisti.org/spip.php?article1074#nb2>] plutôt qu'à l'activité économique, ce qui constitue parfois une réponse aux résistances corporatistes des professionnelles autochtones comme en Allemagne [3 <http://www.gisti.org/spip.php?article1074#nb3>]. L'emploi y est souvent atypique et précaire, celles qui l'exercent sont donc privées de certains droits. Très souvent, le travail non déclaré demeure la seule possibilité : c'est l'offre dans l'économie souterraine – comme en Italie – qui comble l'écart entre les quotas et les besoins de main-d'oeuvre réels. Il importe de comprendre comment s'opèrent les mécanismes d'invisibilisation des femmes immigrées en analysant les effets des politiques publiques d'emploi et de retour à l'emploi mais aussi des politiques migratoires ou d'intégration. Comme le dit Danièle Lochak, « /Il y a ceux dont le droit ne se saisit pas, qu'il ignore, et ceux qu'il contribue à rendre socialement "invisibles" en produisant de l'exclusion ou en renforçant une exclusion préexistante/ » [4 <http://www.gisti.org/spip.php?article1074#nb4>].

(...)

*> La suite de l'article est à l'adresse*
http://www.gisti.org/spip.php?article1074
<http://www.gisti.org/spip.php?article60>


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<http://www.gisti.org/couv.php?id_article=1049>


Droit d'asile ou victimisation ?

*Lucie Brocard, Haoua Lamine*
Juristes à l'association Femmes de la Terre *Morgane Gueguen* Membre de Femmes de la Terre et permanente Cimade Île-de-France

*Peu de femmes se voient accorder une protection au titre de l'asile en raison des violences spécifiques qu'elles subissent en tant que femmes.
Considérées comme relevant de la sphère privée, ces violences ont longtemps été exclues du domaine d'application de la Convention de Genève. Même si, depuis peu, les choses changent, les femmes sont protégées comme victimes et non comme sujets luttant pour leur liberté.
*

Certaines femmes subissent dans leur pays d'origine des violences spécifiques liées au fait qu'elles sont des femmes. L'exemple le plus frappant et le plus médiatisé de violences spécifiques liées au genre est celui des mutilations sexuelles pratiquées dans certaines ethnies.
Il peut s'agir de l'excision qui est une ablation du clitoris et/ou des petites et grandes lèvres, ou de l'infibulation qui ajoute à l'excision la suture des grandes lèvres. Selon les pratiques, ces mutilations ont lieu à des âges différents, par exemple sur des bébés, des fillettes, à l'âge de la puberté ou en vue d'un mariage. Quelles que soient les justifications données à ces mutilations ou la manière dont elles sont pratiquées, une constante se retrouve : une « véritable femme » est une femme qui a été excisée (« coupée ») ou infibulée, celles qui ne le sont pas sont rejetées. Les femmes n'ont pas le choix et les mères (ou/et les
pères) des petites filles ne peuvent pas s'y opposer. Même si certains États, tels que la Guinée ou le Sénégal, ont voté des lois interdisant ces pratiques ou que d'autres, tels que le Mali, mènent des campagnes pour les stopper, elles restent très répandues [1 <http://www.gisti.org/spip.php?article1052#nb1>].

Le « statut » de femme implique aussi, dans certaines sociétés, l'obligation de se marier avec l'homme choisi par la famille et, une fois mariée, de lui obéir. Une femme peut alors se retrouver prisonnière à vie de son mari (ou de la famille de son mari). Il peut lui interdire de travailler, de voyager ou tout simplement de sortir du foyer. De manière générale, les lois de nombreux États prévoient que les femmes sont soumises à la volonté des hommes, notamment leur père, leur frère, puis leur époux. Dans d'autres États, si légalement hommes et femmes sont égaux, la norme sociale impose en pratique que les femmes restent soumises à la volonté de leur mari. Dans certaines régions en guerre ou non pacifiées, ou accueillant des camps de personnes déplacées suite à une guerre, les femmes peuvent être impunément violées sur le trajet qu'elles doivent effectuer quotidiennement [2 <http://www.gisti.org/spip.php?article1052#nb2>].

La liste est longue et il n'est pas nécessaire, ici, d'être exhaustives.
Il est juste besoin de dire que des femmes refusent ces violences, cette oppression, cette inexistence. En conséquence, elles n'ont souvent pas d'autre possibilité que de quitter leur pays et de demander une protection dans un autre pays. En France, cela prendra la forme d'une demande d'asile.

L'asile peut être reconnu sur deux fondements principaux : la Convention de Genève ou, à défaut, l'article L 712-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda). La Convention de Genève reconnaît l'asile à toute personne qui « /craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays/ ». Il s'agit donc, pour la personne qui sollicite une protection, de montrer qu'elle a des craintes d'être persécutée pour l'un des cinq motifs énumérés par la Convention, et que l'État d'origine n'est pas en mesure d'offrir une protection adéquate. La personne reconnue réfugiée obtient une carte de résident, valable dix ans et renouvelable de plein droit.

L'autre fondement est celui de l'article L 712-1 du Ceseda. Il s'agit de la « protection subsidiaire ». Celle-ci est reconnue à toute personne qui ne remplit pas les conditions pour se voir reconnaître la qualité de réfugié et qui établit être exposée, dans son pays, à la peine de mort, à la torture ou à des peines ou traitements inhumains ou dégradants, et, s'agissant d'un civil, à une menace grave, directe et individuelle contre sa vie ou sa personne en raison d'une violence généralisée résultant d'une situation de conflit armé interne ou international. La personne à qui est octroyé le bénéfice de la protection subsidiaire obtient une carte de séjour mention « vie privée et familiale », renouvelée chaque année, à moins que l'on considère qu'elle n'est plus menacée en cas de retour. Ces deux formes d'asile sont donc foncièrement différentes et la protection offerte est beaucoup plus précaire lorsqu'elle est subsidiaire.

(...)

*> La suite de l'article est à l'adresse*
http://www.gisti.org/spip.php?article1052

<http://www.gisti.org/spip.php?article60>


<http://www.gisti.org/couv.php?id_article=1049>
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Étrangers, de quel genre ?

*Emmanuel Blanchard*
Gisti

*L'universalisation des droits est un objectif primordial qui passe par l'attention aux caractéristiques et situations des personnes. Celles-ci – et notamment le sexe, la nationalité, la couleur de peau ou la religion – ne doivent pas être prétexte à restreindre des droits normalement attachés à l'ensemble des individus. Les luttes contre les discriminations en raison du sexe ou de la nationalité partagent les mêmes fondements. Pour qu'elles se rejoignent, il faut déconstruire la rhétorique actuelle opposant défense des droits des étrangers et défense des droits des femmes.

*
Les parutions, colloques, séminaires et autres réflexions sur la situation des femmes en migration se succèdent à un rythme soutenu qui n'est pas sans donner lieu à des répétitions et redites liées au décalage entre le rythme de la recherche et celui de l'édition. Dans le même temps, il n'est guère de lignes de subventions institutionnelles qui ne suggèrent aux associations et aux ONG d'accorder une attention particulière aux questions de genre, que ce soit en référence au nécessaire empowerment [1] <http://www.gisti.org/spip.php?article1051#nb1> des migrantes ou pour cibler les doubles discriminations subies par les étrangères. Les immigrées sont ainsi loin d'être les « silencieuses de l'histoire » qu'elles ont longtemps été.

On pourrait donc légitimement s'interroger sur le besoin ressenti par Plein droit et le Gisti d'ajouter leur voix à un champ d'étude largement balayé. Question d'autant plus pertinente si l'on songe aux nombreux combats relatifs aux droits des étrangers qui restent inaudibles ou ne font l'objet que d'une faible attention militante.

Nous pourrions simplement justifier ce choix éditorial si peu original en expliquant que la réflexion sur ce dossier a été lancée il y a plusieurs années, alors que la figure de l'étrangère restait encore occultée par celle de l'étranger et qu'elle ne faisait en tout cas pas l'objet de l'attention politique, militante et éditoriale actuelle. Ce décalage entre les prémisses et la parution de ce numéro, ainsi que les longues années mises avant d'aborder de front cette question, méritent réflexion : en vingt années d'existence de Plein droit, aucun dossier relatif aux droits et à la situation des migrantes n'a été mis explicitement au centre de la revue du Gisti. Seuls quelques articles sont venus rappeler que la question du genre de l'immigration ne nous était pas totalement indifférente. À lui seul, ce relatif aveuglement à la spécificité des torts et des discriminations subis par les immigrées parce que femmes, et pas seulement étrangères, justifiait que soient exposés nos pratiques et nos positionnements militants. Pour ne donner que deux exemples trop rapides, la légitime insistance sur l'égalité des droits entre Français et étrangers ne nous a-t-elle pas parfois fait perdre de vue que les discriminations vécues par les étrangers et étrangères n'étaient pas seulement fondées sur les frontières nationales mais aussi sur des rapports sociaux de sexe qui complexifient les soubassements des hiérarchies sociales ? De la même façon, à parfois trop se fondre dans le moule d'une rhétorique de l'universalisme dont nous regrettions juste qu'elle ne soit pas véritablement mise en oeuvre, n'est-on pas resté aveugle au fait que l'égalité n'est jamais sans frontière et qu'il importe de faire valoir des droits pour des personnes tout autant caractérisées par leurs singularités sociales que par leur appartenance à la communauté des individus ?

(...)

*> La suite de l'article est à l'adresse*
http://www.gisti.org/spip.php?article1051

*Vous pouvez trouver ce numéro de Plein Droit dans les librairies au prix de 9 € (ISSN 0987-3260 décembre 2007**)... le commander directement au Gisti (moyennant un supplément de1,5 € pour les frais d'envoi) :
http://www.gisti.org/spip.php?article59 .... ou vous abonner à la revue
(4 numéros par an) : http://www.gisti.org/spip.php?article60*


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