miércoles, 12 de marzo de 2008

RV: [ResearchSexWorkMig] infoCCEM - un témoignage mauritanien sur l'esclavage : la biographie de "Yessar" par Ahmed Yedly aux éditions Cultures croisées + quelques autres livres sur l'esclavage

 


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Enviado el: martes, 11 de marzo de 2008 17:58
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Asunto: [ResearchSexWorkMig] infoCCEM - un témoignage mauritanien sur l'esclavage : la biographie de "Yessar" par Ahmed Yedly aux éditions Cultures croisées + quelques autres livres sur l'esclavage

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- << Yessar >> d'Ahmed Yedly, éditions Cultures croisées, 19 euros, en commande chez tous les libraires (ISBN : 2-913059-31-7) et site : ed-cultures-croisees.org.


- << l'Esclavage en terre d'islam >>, de Malek Chebel, édition Fayard, 2007, 496 pages, 24 euros.

- << le Sujet et le mamelouk - esclavage, pouvoir et religion dans le monde arabe >>, de Mohammed Ennaji, éditions Mille et Une Nuits, 2007, 16 euros.



Un témoignage mauritanien sur l'esclavage :

la biographie de "Yessar" par Ahmed Yedly aux éditions Cultures croisées



 << Dans mon pays, la Mauritanie, j'ai le statut d'esclave >> : ainsi débutent les interventions d'El Arby Ould Saleck, le représentant à Paris de la très active association mauritanienne SOS-Esclaves.

Lorsqu'il explique ensuite que les esclaves et les affranchis constituent une forte proportion de la population de son pays, il rencontre souvent l'incrédulité, parfois même l'hostilité très aggressive de certains idéologues. L'Assemblée nationale de la Mauritanie a cloué leurs dénégations cet été en adoptant une loi contre l'esclavage.


Tristement, aucun quotidien français n'en a fait mention et, parmi les magazines, seul << Jeune Afrique >> y a consacré plusieurs articles. Sur le terrain, en Afrique francophone, plusieurs associations anti-esclavagistes se sont coordonnées en tenant une rencontre à Bamako (Mali). Lentement elles sortent de la répression et de la censure.

Un anthropologue franco-algérien, Malek Chebel, et un sociologue marocain, Mohammed
Ennaji signent deux livres qui prennent leur part à un début de << devoir d'histoire >>. Mais c'est probablement la biographie romancée d'un esclave mauritanien qui est la meilleure initiation aux pages occultées de la traite négrière.

 

En prologue, on pourra donc lire le texte intégral de la loi mauritanienne, en ligne sur notre site (esclavagemoderne.org) :
et vérifier ainsi qu'elle ne se contente pas d'abolir à nouveau l'esclavage, mais qu'elle détaille des mesures répressives très concrètes.

Elle ne se contente pas non plus de condamner la traite (lire le texte de la loi antérieure dans les annexes du livre de Malek Chebel), ce qui est une façon d'éluder le réel, car l'esclavage subsiste massivement en Afrique sans la traite.

En effet, la condition servile actuelle y est le résultat de deux faits distincts : la division sociale traditionnelle que connaissent certaines ethno-cultures africaines, avec la distinction entre nobles, griots, forgerons et... esclaves. Mais il y a aussi le mépris, les humiliations, les cimetières séparés, l'exclusion qui visent les anciens esclaves, descendants des captifs victimes des traites d'autrefois, pratiquées par des ethnies conquérantes. La Mauritanie cumule ces deux réalités. On peut y être esclave dans sa propre ethnie, Soninké parmi les Soninké, par exemple, ou l'esclave << négro-africain >> des << Maures blancs >>pour reprendre la terminologie officielle.

D'où le petit livre que le CCEM peut recommander pour démêler tout cela : << Yessar >>, roman historique écrit par un Mauritanien, Ahmed Yedaly. Il ne raconte pas seulement l'esclavage toujours présent, il aide à comprendre pourquoi, loin d'avoir réglé tout cela, l'indépendance a brouillé les cartes lorsque dominent les idéologies liées au système du parti unique et au panarabisme : abolir l'esclavage n'est pas << prioritaire >> et son maintien est même justifié par des traditions nationales ou religieuses.

Ainsi, le héros éponyme du livre, Yessar s'interroge tout au long de sa vie : quelle est la source de l'esclavage subi par les miens ?

Ce livre mérite d'être lu et diffusé, malgré ses maladresses d'écriture et d'édition. Il est publié par une association franco-africaine << Cultures croisées >>, un comité de lecteurs formés essentiellement d'Africains, qui ont souhaité aider un premier livre, venu d'un pays qui n'est pas un phare de l'édition, rédigé par un ancien responsable syndical. La grande efficacité de << Yessar >> est qu'on pénètre humainement la réalité de l'esclavage et de la complexité mauritanienne. Le récit d'une vie, complète charnellement l'aridité des enquêtes, des études historiques ou anthropologiques.

L'auteur, Ahmed Yedaly, a rencontré le véritable Yessar en prison, lorsqu'ils s'y trouvaient tous deux pour avoir protesté contre le racisme et les discriminations subis par les "Négro-Africains" de la part des "Maures Blancs" au pouvoir dans le pays. Il a romancé le récit recueilli d'un très vieil homme.

Yessar est né esclave. Dans les années 1930, il va d'abord se battre pour obtenir son propre affranchissement, puis l'un après l'autre celui de son père, de sa mère, de sa soeur... Ses maîtres appartiennent à une famille maraboutique et pour les convaincre, il va devenir lui-même un fin connaisseur de l'islam. Lui et les siens "likvar" ("négro-africains") et "abid" (esclaves) deviennent "haratines" (affranchis), le groupe devenu majoritaire dans le pays, selon SOS esclaves.

Devenu syndicaliste et homme politique, Yessar va participer à l'indépendance puis à la construction de son pays, y compris comme ministre. Mais, à la fois modéré, réformateur et lettré, il cherche les arguments pour convaincre ses compatriotes et s'interroge publiquement en permanence sur la légitimité de l'esclavage à la lecture du coran. Pour lui, il est juste d'être esclave si l'on a été capturé lors d'une guerre sainte contre des non-musulmans, en revanche c'est injustifiable si l'on a été razzié en période de paix. Or sa famille et beaucoup d'esclaves mauritaniens ne connaissent ni leurs origines, ni leurs grands-parents, ni leur ethno-culture, preuves qu'ils ont été razziés illégalement, ce qui exige réparation. Pas simple d'accepter ce type d'argumentation

Mais tout se complique encore, car ces maîtres Maures ou Arabes "blancs", sont loins à nos yeux d'être<< blancs >> de peau. C'est l'inverse de ce que nous avons appris d'un grand nombre de romans et de films nord-américains, qui racontent, par exemple, l'histoire d'une petite fille blanche qualifiée de << sale négresse >> parce que sa grand-mère était noire. En terre d'islam, au contraire, on peut être apparemment noir de peau, mais "blanc" par lignage, par appartenance à la bonne catégorie sociale ou religieuse...


Toutes ces spécificités des traites orientales et de l'esclavage dans le monde musulman, sont étudiées dans les deux ouvrages signalés de Malek Chebel et de Mohammed Ennaji. Ni l'un, ni l'autre n'ont connu les polémiques et les insultes subies, deux ans plus tôt, par l'historien Pétré-Grenouilleau, lors de la sortie de son livre chez Gallimard. Malek Chebel informe même qu'enfin une première rencontre sur l'esclavage oriental des Noirs a pu réunir des historiens venus d'Afrique du Nord et d'Asie, au Maroc l'été dernier. Mais nous y reviendrons.

                                                                                                                                    Jean-Jacques Samary

 

*- << Yessar >> d'Ahmed Yedly, éditions Cultures croisées, 19 euros, en commande chez tous les libraires (ISBN : 2-913059-31-7) et site : ed-cultures-croisees.org.


- << l'Esclavage en terre d'islam >>, de Malek Chebel, édition Fayard, 2007, 496 pages, 24 euros. Et << le Sujet et le mamelouk - esclavage, pouvoir et religion dans le monde arabe >>, de Mohammed Ennaji, éditions Mille et Une Nuits, 2007, 16 euros.


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Quelques autres ouvrages récents sur l'esclavage

 





BILE Serge.
Quand les noirs avaient des esclaves blancs.
Paris : Pascal Galodé éditeurs, janv. 2008.






 




NAZER Mende, LEWIS Damien.
Trad. ELSEN Marie-Claude.
Ma vie d'esclave.
Témoignage sur une victime de l'esclavage domestique au Royaume Uni.
Paris : Archipoche, janv. 2008.








BEHN Aphra et De LA PLACE Pierre Antoine.
Préface de DHUICQ Bernard. Postface de VERGES Françoise.
Oronoko, l'esclave royal.
Paris : La Bibliotheque, janv. 2008.






Victorien Lavou Zoungbo.
Outsidering : Liminalité des noir-e-s Amériques-Caraïbes.
Perpignan : Presses Universitaires de Perpignan, Déc. 2007.









Jacques Heers.
Esclaves et domestiques au Moyen Age dans le monde méditerranéen.
Paris : Hachette-Pluriel, nov. 2007.









Olivier Pétré-Grenouilleau.
Nantes au temps de la traite des Noirs.
Paris : Hachette Littérature, nov. 2007.






 



Isabelle Leymarie.
Du tango au reggae.
Paris : Flammarion, nov. 2007.









Maurice Bazemo.
Esclaves et esclavage dans les anciens pays du Burkina Faso.
Paris : L'harmattan, nov. 2007.








Roger Buangi Puati.
Christianisme et traite des Noirs.
Paris : Saint Augustin, nov. 2007
.




 




Mohammed Ennaji.
Le sujet et le mamelouk. Esclavage, pouvoir et religion dans le monde arabe.
Une étude sur l'esclavage en terre d'islam par un sociologue de l'université Mohamed V de Rabat.
Paris : Mille et une nuits, oct. 2007.





 


Toni Morrison.
Playing in the dark : blancheur et imagination littéraire.
traduit de l'anglais par Pierre Alien.
Paris : C. Bourgois, oct. 2007
.




 

Jean Meyer.
Esclaves et négriers.
Paris : Gallimard, oct. 2007.

 



 


Philippe Régent.
La France et ses esclaves.
Paris : Grasset, oct. 2007.






 


Jean-François Niort et Jacques Adélaïde-Merlande (Dir.)
Préface de Henri Bangou et Frédéric Régent.
Du Code noir au Code civil : Jalons pour l'histoire du droit en Guadeloupe, perspectives comparées avec la Martinique, la Guyane et la République d'Haïti. Paris : L'Harmattan, oct. 2007.





 




Stephen Farrell, Melanie Unwin, James Walvin (Ed.).
The British Slave Trade : Abolition, Parliament and People A supplementary issue of the journal.
Edinburgh : Edinburgh University Press for the Parliamentary history yearbook trust, Oct. 2007.









 


Bernard Gainot.
Les officiers de couleur dans les armées de la République et de l'Empire (1792-1815) : De l'esclavage à la condition militaire dans les Antilles françaises.
Paris : Karthala, oct. 2007.





 




Florence Gauthier (Préface de Pierre Philippy).
L'aristocratie de l'épiderme : Le combat de la Société des Citoyens de Couleur 1789-1791.
Paris : CNRS, sept. 2007.





 






Olympe de Gouges.
Zamore et Mirza ou L'Esclavage des Noirs.
Paris : Librio, sept. 2007
.






Mathieu Méranville.
Sport, malédiction des noirs ? Essai.
Paris : Calmann-Levy, sept. 2007
.







Raffael Scheck.
Une saison noire : les massacres de tirailleurs sénégalais, mai-juin 1940.
traduit de l'anglais par Éric Thiébaud.
Paris : Tallandier, sept. 2007
.








Malek Chebel.
L'esclavage en terre d'Islam.
Paris : Fayard, sept. 2007.



 






Robert Henry DAVIS.
Esclaves chrétiens, maîtres musulmans :
L'esclavage blanc en méditerrannée (1500-1800)
.
Paris : Babel Actes Sud, sept. 2007








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